Le terme de posture dans les métiers de l’accompagnement, et notamment en coaching, est souvent employé à tout-va. Tantôt les locuteurs parlent de disposition psychique, tantôt ils font référence à des comportements, ou encore à la manière d’arbitrer parmi des intentions possiblement contraires, quand il ne s’agit pas tout simplement de question posturale au sens physique du terme.
La posture est l’attitude intérieure dynamique dans laquelle se tient – et se maintient - l’accompagnant. Cette attitude intérieure est à la fois mentale, émotionnelle et physique. Elle est dynamique en ce qu’elle est en adaptation permanente par rapport à la personne accompagnée, à la situation et au contexte de travail, à ce qui se passe dans la relation, et en résultante à ce qui est en mouvement à l’intérieur de l’accompagnant lui-même. La posture n’est donc maintenue qu’au prix d’une vigilance permanente à ce qui survient pendant l’acte d’accompagnement.
En coaching, la posture mentale consiste au premier chef à entrer – et rester le plus possible – dans une attitude de non-jugement, nécessaire à l’établissement d’une alliance de travail faite de confiance mutuelle et de respect. Elle inclut aussi l’entretien de croyances positives sur soi-même et sur l’autre, et notamment celle que la personne accompagnée a en elle les ressources pour gagner en autonomie sur la problématique traitée et trouver elle-même les solutions pertinentes pour répondre à son questionnement.
Elle est faite enfin de curiosité, de capacité d’étonnement, d’ouverture à la différence et d’humilité.
S’il est peu courant de parler de posture émotionnelle, les émotions sont pourtant indissociablement liées à la posture en ce qu’elles influent sur elle et supposent d’être « administrées ». La posture du coach ne se résume donc pas à un état mental, mais résulte aussi d’un rapport à ses émotions. Le coach « tient » sa posture en accueillant, en reconnaissant et en gérant les émotions qui le traversent.
La dimension physique enfin est évidemment à prendre en compte. Pas tant dans son aspect postural au sens premier que dans l’attitude intérieure qui consiste en ce rapport que le coach est à même d’entretenir avec ce que son corps lui signale en situation. La connaissance de son propre corps et le développement d’une capacité d’écoute de ses ressentis et signaux internes va contribuer également à déterminer la posture de l’accompagnant, et la couleur de son accompagnement.
La posture du coach engage donc la totalité de son être – pensées, émotions, réactions physiques. Elle relève d’un état d’être en relation, de qualités personnelles, d’une capacité de présence à soi-même, à l’autre, et à ce qui se passe en situation, qui s’acquiert au travers d’un cheminement personnel, façonné par un parcours de vie et la profondeur du travail sur soi.
Le professionnalisme du coach tient donc au moins autant à sa capacité d’accéder à la posture adéquate, qu’il a appris à avoir et à tenir, qu’à ses compétences opératoires développées au travers de la maîtrise de concepts et d’outils. Elle s’acquiert au fil du temps, par la pratique, la formation continue, une supervision régulière, et reste un chemin de croissance, une conscience à entretenir au service des personnes qui s’en remettent à nous pour étayer leur propre développement.